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benedictevicario

J’ai testé l’art thérapie



J’ai découvert l’Art Thérapie Evolutive à l’occasion d’un salon Bien-être à Bordeaux. Je vous propose de plonger dans mon expérience, mon ressenti, mes apprentissages.

C’est quoi l’Art Thérapie Evolutive ? Céline m’explique : “C’est une méthode qui permet d’exprimer ce nous avons au fond de nous en utilisant une pratique artistique (principalement le pastel sec). Elle est dite “évolutive” car elle permet de libérer les croyances, des souffrances et conduit à une transformation positive de soi”.

Intriguée, je décide de tenter l’expérience avec elle lors d’un atelier de deux heures (qui en durera trois) avec trois autres participantes. Le Jour J, Céline me procure une grande feuille Canson et des pastels de couleurs. Les autres participantes ne sont pas novices et ont déjà leur propre matériel. Elle demande à chacune d’entre nous d’exprimer oralement son état d’esprit et si nous souhaitons adresser une situation ou une émotion particulière. Devant notre difficulté à verbaliser ce qui se passe pour nous, Céline nous propose de tirer au hasard une carte dans un jeu retourné étalé sur une table à côté. Chaque carte représente un dessin. Je suis surprise par la carte que je tire tant elle semble avoir visé juste sur ce que j’essaie de résoudre à ce moment-là. Céline décrypte chaque carte avec chacune de nous en cherchant à nous faire dire ce qu’elle représente pour nous, ce qu’on ressent précisément à ce moment-là et ce qu’on cherche à travailler. La carte n’est à ce moment-là qu’un déclencheur de l’expression de nos problématiques individuelles.

Chaque participante se livre avec pudeur, vérité et envie d’en démordre avec ses freins de vie – l’une d’elles m’a particulièrement touchée lorsqu’elle nous lit à haute voix une lettre qu’elle s’est écrite à elle-même depuis sa dernière séance et par là-même s’est affranchie un peu plus d’une vieille croyance – le terme “évolutive” de la méthode commence à prendre du sens.

Vient le moment de prendre les pastels et de “lâcher” ce qui nous vient. Il n’est pas nécessaire de savoir dessiner, de maîtriser quoique ce soit, bien au contraire. Alors que les autres participantes se lancent instantanément et jouent avec les couleurs, je reste sèche. Je ne sais pas par quoi commencer et comment traduire mes émotions sur cette page blanche. Céline avec beaucoup de délicatesse me propose d’écrire des mots, ceux qui me viennent, ceux qui s’imposent avec les pastels de mon choix. Je laisse donc des mots s’écrire sous les couleurs qui me semblent être les plus représentatives de ce que je ressens. J’ai envie de faire un cadre autour de ces mots : je choisis le jaune tout autour et le bleu foncé dans l’angle en haut à gauche. Je me prends au jeu de l’improvisation et je me laisse aller à la joie du coloriage enfantin qui rend les doigts joyeusement sales.

Lorsque nous avons la sensation d’avoir exprimé ce qui devait sortir, Céline nous interroge les unes après les autres sur notre “dessin” et décrypte avec nous le choix des couleurs (dans mon dessin, le bleu foncé renverrait-il à “une peur bleue” et un sentiment d’enfermement ? Le jaune représente la lumière, ma flamme intérieure, mes aspirations ; le mix des autres couleurs variées semblent révéler ma créativité), le sens du trait (à gauche c’est le passé, à droite c’est l’avenir), la taille des lettres (mon T du mot créaTivité – crée ta vie – est marqué ainsi que tous mes autres T comme “tais-toi” comme un enfermement), la fragilité exprimée dans cette tige fluette,… Céline met des mots sur toutes ces associations, sur ses intuitions mais s’assure constamment que sa lecture est partagée et résonne avec le ressenti de chaque personne…

En ce qui me concerne, elle me propose ensuite de brûler ce premier dessin (qui symbolise ce que je ne veux plus) à l’occasion d’un rituel au cours duquel j’exprime tout haut à la fois ce que je ne souhaite plus, puis ce que je souhaite à la place. Les mots viennent simplement dans le flot d’énergie qu’ont provoqué les autres participantes avant moi. Les autres participantes n’ont pas tout brûlé, car pour elles à ce moment-là tout n’est pas à jeter. Elles ont découpé des parties du dessin précédent qui seront conservées pour le deuxième dessin : un soleil par ci, un papillon par là, etc.

Retour à la table de dessin pour une deuxième séquence. C’est le moment de représenter sur une nouvelle page blanche ce qui nous vient, cette nouvelle énergie qui panse la précédente et qui inscrit dans notre inconscient un nouveau trajet vers une solution, une issue. Céline avec son immense bienveillance se montre plus directive pour que la solution émerge en douceur, bien ancrée dans la terre (littéralement elle me propose de dessiner une terre bien dense en bas de page comme un préalable pour rendre mon intention concrète et réalisable). J’inscris un grand “OSE” joyeusement coloré. Je me sens de plus en plus légère comme si j’ouvrais une porte et je me donnais l’autorisation d’en passer le seuil.

Une fois terminé, j’ose demander : que va-t-il se passer maintenant ? La réponse est simple : “Il n’y a rien de spécial à faire. Laisse faire. Ton inconscient a reçu le message d’oser ; alors laisse toi aller aux expériences qui s’offriront à toi”. Je repartirai avec mon deuxième dessin sous le bras définitivement plus légère, émue aussi et consciente d’avoir passé un moment privilégié avec d’autres femmes en quête de leurs propres réponses.

Dans les 2 semaines qui ont suivi, je vais oser prendre des décisions et me mettre en mouvement tant au niveau personnel que professionnel, affranchie de poids obsolètes… Je reviendrai dans 2 semaines pour faire un suivi de cette expérience et aller un peu plus loin dans cette aventure où la dimension enfantine du dessin rend la parole plus douce.

Merci Céline, merci la vie.

Pour en savoir plus :

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